Paris, le renouveau du Musée de Cluny

PARIS. Entre la Seine et la Sorbonne, sur la rive gauche, à l’articulation des boulevards Saint-Michel et Saint-Germain, on assiste au début du chantier de l’architecte Bernard Desmoulin pour le bâtiment d’accueil du Musée de Cluny, fruit d’un concours en 2014. Ce musée offrant un témoignage unique des époques antiques et médiévales réunit en un ensemble patrimonial remarquable les thermes gallo romain et l’hôtel médiéval des abbés de Cluny. Selon le communiqué de presse du ministère de la Culture, maître d’ouvrage, ce projet a été choisi pour « sa pertinence, tant du point de vue urbain, dans son adresse à la ville que du point de vue architectural dans son dialogue avec les éléments bâtis du musée et de l’hôtel de Cluny ».

Construit sur la terrasse Boeswillwald, il est accolé au bâtiment éponyme datant du XIX e siècle. Fonctionnant comme un signal, pour améliorer la visibilité du musée depuis le boulevard Saint-Michel, il s’inscrit dans ce lieu de sédimentation historique, problématique que Bernard Desmoulin a déjà rencontrée sur de précédents projets. Le parti est celui de la présence et de l’effacement : la volumétrie extérieure respecte les constructions antérieures (bâtiment Boeswillwald, hôtel des abbés) et laisse deviner ces strates architecturales. Cette connivence avec le site se traduit par une « peau » métallique en fonte d’aluminium de teinte bronze sur la partie haute de la double halle dessinant le volume. Le socle vitré appelle le visiteur à pénétrer à l’intérieur depuis la rue du Sommerard, perpendiculaire au boulevard Saint Michel. La figure en pliure de la couverture de l’espace d’accueil permet d’identifier ce dernier dans un univers de toitures de styles et de formes variées.

L’ambiance générale intérieure du musée est celle d’un labyrinthe, protégé de la lumière. Par contraste, l’accueil se doit d’être un vestibule généreux et clair, dont la luminosité subtile et chaleureuse procure une sensation de confort aux visiteurs. La résille extérieure reprend un motif de guipûre présent en divers endroits de l’hôtel des abbés, et notamment dans la dentelle de pierre de l’escalier de la chapelle, un thème qui devient la marque du lieu. Ces ouvertures organisent horizontalement et verticalement des vues sur une partie des vestiges, invitant le visiteur à découvrir le parcours antique. Ce nouvel ensemble dont la maîtrise d’ouvrage déléguée est assurée par l’OPPIC accueillera l’ensembles des espaces d’accueil, la boutique, un espace d’exposition temporaire en mezzanine, des atelier pédagogiques et la régie des œuvres. En lien avec la nouvelle construction, des espaces existants sont réaménagés et un cheminement créé vers les vestiges antiques. La construction de cette insertion contemporaine qui renouvelle l’image du musée sera suivie par une seconde opération pour créer un nouveau parcours muséographique dans l’existant.

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Christine Desmoulins

Giornalista e critica di architectura francese, collabora con diverse riviste ed è autrice di numerose opere tematiche o monografiche presso diverse case editrici. E’ anche curatrice di mostre: in particolare «Scénographies d’architectes» (Pavillon de l’Arsenal, Parigi 2006), «Bernard Zehrfuss, la poétique de la structure» (Cité de l’Architecture, Parigi 2014), «Bernard Zehrfuss, la spirale du temps» (Musée gallo romano di Lione, 2014-2015) e «Versailles, Patrimoine et Création» (Biennale dell’architettura e del paesaggio, 2019). Tra le sue pubblicazioni recenti: «Un cap moderne: Eileen Gray, Le Corbusier, architectes en bord de mer» (con François Delebecque, Les Grandes Personnes et Editions du Patrimoine, 2022)

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