Visit Sponsor

Christine DesmoulinsWritten by: Progetti

La France des Arenas

La France des Arenas

En France, tout grand programmes d’équipement appelle les projets en série. Après les stades, les musées, les médiathèques et les zéniths, la mode est aux Arenas qui fleurissent aussi ailleurs en Europe. Les zéniths relèvent d’un label contrôlé par le ministère de la Culture et sont uniquement voués au spectacle musical sans prise en compte de la dimension sportive qu’apporte les arenas. Inspirés des arènes antiques où le public encercle la piste, ils accueillent aussi bien des manifestations culturelles, sportives et événementielles avec une rentabilité reposant sur une modularité rapide et l’optimisation de l’exploitation tous les jours de l’année. Après deux récentes inaugurations  : l’arena d’Aix-en-Provence avec un match de handball du club résident et l’U Arena de Nanterre avec un concert des Rolling, c’est au tour de celle de Bordeaux Métropôle d’ouvrir ses portes le 24 janvier avec un concert de Dépêche Mode et d’autres villes ont des projets.

 

Nanterre, l’UArena

A deux pas de la Grande Arche de La Défense, l’U Arena est l’oeuvre commune de l’architecte Christian de Portzamparc et de l’homme d’affaires Jacky Lorenzotti, président du Racing 92, qui a su porter ce projet de 350 millions d’euros réalisé avec Vinci pour en faire la salle de rugby indoor de son club et la plus grande salle de spectacle d’Europe. Avec 40 000 places en mode concert et 30 000 en enceinte sportive, sa jauge dépasse celle de la O2 Arena de Londres. Outre les matches de Top 14 du club francilien, elle accueillera une trentaine d’événements par an.
Stade de rugby à l’origine, devenu salle de spectacle en cours d’étude, l’édifice, tenu entre quatre rues sur le grand axe de La Défense et Nanterre dope l’attractivité d’un nouveau quartier urbain où son architecture intègre 31.000 m2 de bureaux. L’architecte tenait à conférer à son enveloppe une douceur horizontale grâce à une peau d’écailles de verre et aluminium qui diffusent la lumière sous la ligne étirée de hauts gradins de béton blanc.
En pénétrant dans l’enceinte, l’immensité de la salle prévaut sous les 40 mètres de sa voûte. Parmi les éléments notables du dispositif, la pelouse synthétique du sol qui se recouvre de dalles et se métamorphose en onze heures en salle de spectacle, le confort des tribunes, une acoustique exigeant des mises en oeuvre exceptionnelles et un écran géant de 1 400 m2. Formée de quatre méga poutres, la toiture repose sur une charpente de très grande portée (150 x 110 mètres).

L’Arena du pays d’Aix-en-provence

Au bord de l’autoroute Aix Marseille, au sud d’Aix-en-Provence, l’agglomération Aixoise s’est dotée d’une Aréna de 50 millions d’euros qui accueille le PAUC Handball, club résident et des compétitions sportives indoor de niveau international, des spectacles et des concerts.  Sous l’égide du Groupe de BTP Fayat Bâtiment, mandataire du projet en conception construction, l’architecte Christophe Gulizzi et ses confrères d’Auer Weber ont été associés à la conception.

Marqué par l’infrastructure autoroutière et l’impact de la prison de Luynes, ce secteur où des programmes de logements et de bureaux se développent est un site complexe que les équipes de Fayat Bâtiment et Christophe Gulizzi connaissaient bien pour y avoir déjà construit le complexe Z5 pour Zinedine Zidane.  Avec l’Arena, il s’agissait cette fois d’inventer un projet porteur d’identité urbaine pour inscrire un signal fort à la nouvelle entrée de la ville. Trait d’union entre le sport et la culture, l’édifice s’inscrit sobrement dans ce vaste territoire en suivant un profil collinaire. Si l’entrelacs d’anneaux de la partie haute symbolise la dynamique et la tension du geste sportif, la partie basse entièrement vitrée donne à l’équipement l’amabilité d’une échelle humaine porteuse d’urbanité face à la place public du parvis qu’un débord de toiture de 12 mètres en surplomb de l’entrée principale protège lors des attentes.

«  L’Arena  », dit Christophe Gulizzi, «  est une architecture de plaisir et d’émotion, où la notion de de façades disparaît au profit d’une stratification de bandes dynamiques, superposées, telle un éloge de la virtuosité des sportifs à la recherche du geste parfait. Cette enveloppe protectrice, de rubans d’aluminium, reflètent les abords du site et les humeurs du temps.  »
Composé de deux salles  : «  le chaudron  », de 6000 à 8500 places, et d’une salle annexe, l’édifice repose sur un socle béton semi-enterré. La superstructure est composée essentiellement de poteaux, poutres béton et quelques noyaux en voile béton.
Un pôle d’échange multimodal, de 1200 places de parking et 10 bus complète cet ensemble et la société Lagardère Sports & Entertainment, est chargée de la gestion de l’Arena par le biais d’un contrat de Délégation de Service Public.

Bordeaux Métropôle Arena

En décembre, Bouygues, constructeur de l’édifice a remis officiellement à l’exploitant, Lagardère Live Entertainment, l’immense galet de béton blanc, déposé par l’architecte Rudy Ricciotti sur la rive droite de la Garonne, A Floirac. Le futur pont Jean Jacques Bosc reliera bientôt l’équipement au cœur de Bordeaux. Dans un environnement bâti résidentiel soigné, avec la Garonne et plus loin le cœur de la Communauté Urbaine de Bordeaux pour horizon, la collectivité a fait le choix d’une territorialisation de proximité.

Pour la métropôle, l’enjeu consistait à optimiser la modularité de la salle pour accueillir 2500 à 11000 spectateurs dans une vingtaine de configurations en répondant à tout type de besoins acoustiques et scéniques.
La forme douce et incurvée de l’édifice , son enveloppe de béton brut et les baies parsemées sur sa façade instaurent un effet dynamique et une rythmique que soulignent les variations colorées de l’éclairage nocturne. «  Deux monolithes minéraux sont ici rassemblés  », précise l’architecte. «  Un socle aligné de 7 mètres de haut aligné sur l’avenue Alfonséa soutient un prisme trapézoïdal qui culmine à 24m en son pourtour. Ces deux figures se confondent en leurs angles Nord-Ouest et Sud-Est magnifiant un décollement du prisme du sol  : on y lit l’évidence du parvis d’accueil et la façade d’accès dédiée au public. Quand un tropisme primaire ne dirigerait l’architecture que vers le fleuve, elle est orientée et se tourne subrepticement vers le futur pont.»
L’écriture est unitaire. Les matières du projet visibles depuis l’espace public sont le béton blanc régulièrement perforé et le verre. Le béton malléable par nature, se cintre aux changements de directions de l’enveloppe. Sous le porte-à-faux, la peau vitrée du socle donne à voir le vaste hall intérieur. Cette grande fenêtre d’un pan complet ouvert à la ville l’ancre avec cohérence dans ce quartier habité de la ZAC.
Le bâtiment étant placé en retrait de l’avenue de la Garonne, l’interstice planté de sujets de hautes tiges pondère la présence monumentale de l’équipement, facilitant son acceptation par le voisinage. Le hall d’accueil général qui irrigue la grande salle e ses entités connexes est précédé du parvis partiellement abrité par le porte-à-faux du prisme.

Autore

  • Christine Desmoulins

    Giornalista e critica di architectura francese, collabora con diverse riviste ed è autrice di numerose opere tematiche o monografiche presso diverse case editrici. E’ anche curatrice di mostre: in particolare «Scénographies d’architectes» (Pavillon de l’Arsenal, Parigi 2006), «Bernard Zehrfuss, la poétique de la structure» (Cité de l’Architecture, Parigi 2014), «Bernard Zehrfuss, la spirale du temps» (Musée gallo romano di Lione, 2014-2015) e «Versailles, Patrimoine et Création» (Biennale dell'architettura e del paesaggio, 2019). Tra le sue pubblicazioni recenti: «Un cap moderne: Eileen Gray, Le Corbusier, architectes en bord de mer» (con François Delebecque, Les Grandes Personnes et Editions du Patrimoine, 2022)

    Visualizza tutti gli articoli

About Author

(Visited 693 times, 1 visits today)
Share
Last modified: 17 Gennaio 2018