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Christine DesmoulinsWritten by: Senza categoria

A Nanterre, l’urbanité du tri des déchets

A Nanterre, l’urbanité du tri des déchets

 

En France, le SYTCOM qui traite et valorise les déchets produits par les 6 millions d’habitants de 85 communes est le grand acteur public de la gestion des déchets en Île-de-France. A Nanterre, en bordure de Seine, il accueille depuis 2004 le plus grand centre de tri de collecte sélective de France dans un ensemble conçu à l’origine par les architectes Daquin &Ferrière.

Dans le cadre d’un marché de conception, de réalisation et d’exploitation ou de maintenance, l’agence d’architectes Le Dévéhat Vuarnesson (LVA) a récemment transformé cet équipement de 12 000 mètres carrés en association avec La Superstructure, Patrice Gobert architecte et associés. Sur une parcelle dense soumise aux contraintes d’un plan de prévention des risques d’inondation, cette rénovation remodèle la relation vers les quais de Seine et le secteur résidentiel de Rueil . Elle contribue ainsi à l’aménagement urbain d’une zone industrielle qui se tertiarise.

Suite à la loi sur l’extension des consignes de tri applicable depuis janvier 2023, le premier objectif était de moderniser le process en intégrant des technologies de pointe pour augmenter la capacité afin de traiter annuellement 55 000 tonnes de matière, contre 40 000 auparavant, avec une plus grande précision et un rendement de 17 tonnes d’emballage et de papiers triés par heure. Avec un seul sens de circulation pour les camions semi-remorque à fond mouvant (FMA) qui remplacent les anciens camions bennes à ordures ménagères, la gestion des flux est organisée clairement en dissociant la circulation piétonne de celle des véhicules.

 

La fluidité du plus grand centre de tri de France
Pour répondre aux enjeux urbains et fonctionnels, réorganiser le site et assurer sa mise aux normes et sa rénovation thermique et environnementale, les architectes ont mobilisé leur culture des programmes industriels. En donnant au centre de tri une amabilité urbaine et un parcours fluide, ils l’ouvrent sur le quartier tout en conservant au maximum les constructions existantes, ce qui a été décisif lors du concours. Au-delà d’une simple réponse aux normes ergonomiques et de sécurité, ils apportent de réelles qualités spatiales et d’usages. Quant aux nuisances visuelles, acoustiques et olfactives , elles sont traitées à l’échelle de chacun des bâtiments par des systèmes de dépoussiérage, de désodorisation et de sécurité incendie performants qui limitent au maximum les nuisances.

Adapté aux différences fonctions, le principe volumétrique du centre a été conservé : le bâtiment A accueille les locaux administratifs, sociaux et les ateliers, le bâtiment B le stockage amont des matériaux, le bâtiment C le process de tri et le bâtiment D, le stockage aval des matériaux triés et refusés. La restructuration de la zone d’accès des véhicules et de la zone de réception des matériaux a nécessité la démolition reconstruction du bâtiment E (zone de réception des matériaux). Reconstruit de plain-pied et repensé en lien avec les zones d’accès véhicules et piétons et le fonctionnement des autres bâtiments, il est entouré d’un jardin.

Fonctionnalités et insertion paysagère

“Nous avons modifié le bâtiment d’accueil de la matière et réorganisé les flux pour éviter les croisements et séparer les véhicules lourds et légers. Nous avons également transformé la façade sud du bâtiment C tourné vers la principale rue du quartier. Les cabines de tri qui étaient en second jour dans une lumière artificielle, ont ainsi pu être déplacées en façade où salles de tri et de repos bénéficient désormais de plusieurs orientations et d’ accès diversifiés à de larges balcons plantés. Elles sont prolongées par un espace de détente végétalisé et des salles de repos”, précisent les architectes.

L’écriture architecturale révèle la mixité industrielle et tertiaire de cet ensemble qui profitent désormais d’une lumière naturelle généreuse et d’espaces extérieurs végétalisés accessibles depuis les salles de travail et de repos.

Le nouveau bardage métallique cuivré et irisé joue dans la lumière. Scandée par des balcons ou des galeries techniques selon les fonctions des différents bâtiments, une résille englobe les circulations et les nouveaux espaces. En reliant tous les bâtiments, le jardin et le parking, elle donne une unité d’ensemble et se laisse gagner par la végétation pour signer la cohérence de l’outil industriel et instaure un dialogue avec les autres bâtiment du secteur.

L’ exigence environnementale est une autre facette de cette opération. A la part importante des jardins s’ajoutent les toitures végétalisées des bâtiments neufs et d’autres dispositifs tels que la production d’eau chaude par énergie solaire.
N’oublions pas non plus les salles pédagogiques destinées à sensibiliser tous les publics à l’importance du tri et à sa finesse.

 

 

FICHE TECHNIQUE
Maître d’ouvrage : Syctom,
Maîtrise d’œuvre : Le Dévéhat Vuarnesson Architectes en association avec La Superstructure, Patrice Gobert
architecte et associés et Thierry Dalcant paysagiste ; Paprec group mandataire-gestionnaire ; Cathelain
Entreprise Génie Civil ; Ar-Val Process ; Inddigo BET ; Sim BET acousticien ; Area BET Fluides ; Olfacto
(dépoussiérage-désodorisation) ; Groupe Baudin Châteauneuf entreprise sous-traitante de charpente
métallique.
Capacité : 55 000 T/an
Surface : 12 000 m² SP
Superficie du terrain : 18 500 m²
Calendrier : Livré en novembre 2021
Budget conception réalisation : 40,6 M€ HT (y compris process, hors exploitation)

Crédits photographiques : Guillaume GUERIN

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Last modified: 7 Luglio 2023