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Christine DesmoulinsWritten by: Senza categoria

Campus Condorcet, les sciences humaines au cœur du Grand Paris

Campus Condorcet, les sciences humaines au cœur du Grand Paris

Offrir aux sciences de l’homme un pôle d’excellence d’échelle européenne en contribuant à la mutation de l’ancien territoire industrialisé et ouvrier de la plaine Saint-Denis dans le « 93 », telle est la visée du campus Condorcet. Inscrit dans le plan de décentralisation des universités engagé en France pour dynamiser de nouveaux pôles urbains, il se déploie sur 7,5 hectares grâce à un investissement de 663 millions d’euros porté par les collectivités territoriales rassemblées en 2000 au sein de l’établissement public Plaine Commune.

Pour ancrer dans le Grand Paris une pléiade d’institutions d’enseignement et de recherche dont le CNRS, l’École des Chartes, l’École pratique des hautes Études (EPHE), l’École des Hautes études en sciences sociales (EHESS) et des universités, 180 000 mètres carrés construits sur deux sites raccordent la Plaine d’ Aubervilliers à la porte de la Chapelle à Paris.

Fédérés par l’ampleur et la transparence de leurs rez-de-chaussée qui forment un socle actif perméable sur le site d’Aubervilliers, 158 000 mètres carrés d’équipements mutualisés dessinent le campus de recherche et de formation. Financé par la région Ile de France et réalisé par Élisabeth de Portzamparc, le Grand Équipement documentaire (GED) qui vient d’ouvrir ses portes en est le vaisseau amiral. En prise directe sur l’axe du cours des Humanités, épine dorsale nord sud de tous ces équipements, sa rue intérieure traversante révèle la lisibilité du plan d’ ensemble du campus qui trouve sa tête urbaine au Sud, à deux pas du métro et de la place du Front populaire, avec le Centre de colloques signé par K-Architectures en PPP avec ADIM.
Dans ce quartier neuf, où sa bibliothèque – plus grande d’Europe dans son domaine- réunit des collections auparavant réparties sur une quarantaine de lieux, le GED vise à « démocratiser la culture » dans un esprit de learning center ouvert aux nouveaux modes de travail collaboratifs des enseignants et des étudiants. Flexible, adaptable et fragmentée au sein de deux grands volumes asymétriques reliés par deux bâtiments ponts, il est distribuée par un vaste forum sous verrière et par la rue centrale. Dans une alternance d’espaces intimes et collectifs, Élisabeth de Portzamparc s’est attachée à traduire les ambitions d’un programme voué à favoriser les relations entre les acteurs de ce pôle d’excellence et les populations locales très peu diplômées et à attirer vers la connaissance la jeunesse du quartier. Au cœur de l’équipement, la petite architecture évènementielle d’un grand escalier en béton invite à gagner les salles des étages. Les terrasses panoramiques qui coiffent le deux volumes principaux prolongent à l’extérieur les espaces de travail.

Dans le cadre de partenariats public privé, le groupement Sérendicité et Adim avec GTM Bâtiment, filiale de Vinci Construction a assuré la maîtrise d’ouvrage de plusieurs bâtiments dont le Centre de colloque avec ses auditorium et des salles de séminaire qui est l’arche de rencontre entre la ville et le campus en lisière de la place du Front Populaire. Par sa matérialité qui tranche avec les ensembles de bureaux et de logements qui l’entourent, son architecture de béton habillée d’une robe à franges de tubes d’aluminium blancs témoigne de l’écriture d’une agence qui cherche à construire une massivité transparente. Le hall vitré en double hauteur sur le déambulatoire des auditorium offre à la vile le spectacle des émulations du savoir. Juste derrière, la maison des chercheurs réalisée par l’architecte Jean-Christophe Quinton se caractérise par sa silhouette plissée, sa peau de béton fibré blanc et son épannelage de château fort contemporain qui s’affine d’étage en étage en passant d’un rez-de-chaussée dense dédié à la convivialité d’un espace académique aux trois petites tours élancées des derniers niveaux. Elle accueille des logements et un service hôtelier. En construisant également deux tours de logements étudiants -l’une enduite de noir, l’autre parée d’aluminium blanc- et un espace associatif et culturel rythmé par une colonnade de bois, Jean-Christophe Quinton a trouvé sur ce campus un terrain de jeu à sa mesure.

A proximité, le bâtiment sud et l’hôtel à projets, le bâtiment de recherche nord et le siège de l’Institut national d’études démographiques, œuvres respectives des architectes Jean-Baptiste Lacoudre, Brunet Saunier et Antonini Darmon sont déjà livrés et ’ouverture de l’EPHE est attendue pour 2023. Parallèlement, les travaux se poursuivent sur le site de la Porte de la Chapelle, moins vaste que celui d’Aubervilliers et est voué à des constructions universitaires financées à parts égales par la Ville de Paris, la Région Île-de-France et l’État. Étroitement imbriqué avec un parc paysager, le principal équipement, confié aux architectes Françoise Mauffret et Jean Guervilly, accueillera dès la rentrée 2022 l’université Paris 1.

 

 

Autore

  • Christine Desmoulins

    Giornalista e critica di architectura francese, collabora con diverse riviste ed è autrice di numerose opere tematiche o monografiche presso diverse case editrici. E’ anche curatrice di mostre: in particolare «Scénographies d’architectes» (Pavillon de l’Arsenal, Parigi 2006), «Bernard Zehrfuss, la poétique de la structure» (Cité de l’Architecture, Parigi 2014), «Bernard Zehrfuss, la spirale du temps» (Musée gallo romano di Lione, 2014-2015) e «Versailles, Patrimoine et Création» (Biennale dell'architettura e del paesaggio, 2019). Tra le sue pubblicazioni recenti: «Un cap moderne: Eileen Gray, Le Corbusier, architectes en bord de mer» (con François Delebecque, Les Grandes Personnes et Editions du Patrimoine, 2022)

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Last modified: 8 Dicembre 2021